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Etre complice avec ses oiseaux
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Il est possible de développer une relation très fusionnelle avec un oiseau, ce qui de prime abord peut sembler sympathique, mais qui en réalité comporte de nombreux revers de médaille. Les perroquets amoureux de leur humain sont potentiellement invivables et profondément malheureux.
Etre complice ne signifie pas établir une lien de dépendance affective. Il est tout à fait possible de s'intégrer dans un groupe de perroquets déjà formé comme il est tout à fait possible de nouer une amitié avec un couple soudé. Avoir une belle relation à mes yeux c'est: être chaleureusement accueilli mais pas désespérément attendu.
Des oiseaux, même très apprivoisés, doivent être en mesure de se combler socialement en l'absence de leur humain. C'est la base de la relation saine durable.
16281-10201783325643994-622989736-n-2.jpgIl est naturel, normal et indispensable pour un perroquet de se sentir entouré et intégré dans un groupe de congénères. Pour l'oiseau EAM*, les congénères sont les membres humains qui composent sa famille. Comme tout perroquet il choisira un individu en particulier pour s'apparier, à cette personne tout est permis, mais en retour elle devra répondre à ses attentes en tant que partenaire du couple que l'oiseau souhaite/pense former.
Or, aucun humain ne peut répondre à toutes les attentes interactives, affectives, sociales et sexuelles d'un perroquet.
Les EAM* isolés socialement présentent des lacunes en ce qui concerne la communication intra-spécifique. L'incompréhension peut se terminer en doigts ensanglantés, cris excessifs ou comportements de subsitutions indésirables, tels que le sur-lissage, le picage, stéréotypies...
2 perroquets EAM maintenus ensembles depuis le plus jeune âge ne poseront, peut-être, pas de problèmes. Nous le savons déjà, le congénère est indispensable pour le bien être du perroquet, et l'est également pour l'établissement d'une relation saine et durable.
Bien souvent les EPP sont relégués au rang d'oiseaux de reproduction, car la plupart sont, ne le cachons pas, très farouches et difficiles à approcher. L'apprivoisement de tels individus peut être décourageant, surtout lorsque l'on nous présente à côté de mignons petits EAM déjà très demandeurs. Pourtant, derrière l'oiseau sauvage et craintif peut se cacher le plus merveilleux des amis à plumes!
Les jeunes EPP s'apprivoisent facilement, et sont plus adaptables que les adultes. Il est certain que des oiseaux ayant vécu en volière plusieurs années mettront du temps à s'adapter à une vie de perroquet d'intérieur destiné à la compagnie. Et entre nous... quel intérêt pour l'oiseau de l'en extirper?!
La plupart des perroquets, peu importe le mode d'élevage, se plaisent bien plus en grandes volières avec des congénères qu'en cages dans une maison. Imposer un tel mode de vie à un oiseau qui n'a jamais connu la cage n'est pas judicieux, ni même avec des individus très apprivoisés d'ailleurs. Avant d'adopter le premier EPP "par ce qu'il est EPP", il est important de se pencher sur ses facultés d'adaptation et d'apprentissage, donc sur son passé et ses expériences.
Lorsque l'on souhaite adopter des perroquets pour la compagnie, qui nous offrirons leur confiance, des séances privilégiées de jeux et de câlins, il est très tentant de s'orienter préférentiellement vers des oiseaux EAM imprégnés. Parfois en pensant simplement qu'il est impossible d'obtenir un tel résultat avec des oiseaux EPP.
Choisir des EPP pour la compagnie est pourtant loin d'être une aberration! Ces individus seront moins tentés de s'apparier avec un humain et de s'investir à corps perdus dans une relation affective qui n'aboutira pas à la reproduction (attention tout de même avec les individus élevés sans congénère et aux quelques exceptions)!
Quantité d'amateurs préfèrent désormais adopter des EPP depuis que des témoignages de plus en plus nombreux viennent remuer les divers problèmes fréquemment rencontrés avec les EAM*. Si adopter des EPP peut s'avérer plus judicieux, encore faut-il choisir le "bon EPP".
Tous les oiseaux s'apprivoisent, mais tous ne devraient pas être destinés à la compagnie.
Encore une fois, les perroquets sont capables d'apprendre toute leur vie, de sorte que le plus farouche et inapprochable des individus peut apprendre à ne plus craindre l'homme et à nouer une relation d'amitié avec lui. Bien souvent, oiseau de compagnie rime avec isolement en cage au sein de la maison. L'environnement où vit l'oiseau est souvent bien plus déterminant que la méthode d'élevage.
Dans un milieu inadapté, n'importe quel perroquet, même très équilibré à l'origine peut finir par développer de graves névroses. L'environnement est donc un point clé dans le bien être de tout animal. Pour nouer une relation complice avec son oiseau, il faut d'abord commencer par lui offrir un mode de vie épanouissant. Je persiste à dire que la cage n'est pas adaptée! Un perroquet ne peut s'épanouir dans un espace qui contraint ses mouvements et ses choix. Une cage exigue inhibe le vol, tous les comportements liés au vol, inhibe les comportements exploratoires, le jeu, la socialisation, l'intégration... en particulier si l'oiseau vit dans un "mini espace" sans congénère (même s'il dispose d'un compagnon dans une cage à proximité).
Bien souvent subsistent des idées reçues et dérives autour de l'apprivoisement d'oiseaux sauvages. Contrairement à ce que l'on pourrait croire, les animaux ne s'apprivoisent pas mieux ni plus vite lorsqu'ils sont installés dans de petites cages au milieu de la maison. Encore moins lorsque leurs ailes ont été taillées ou lorsqu'ils sont motivés par la faim, et autres trucs et astuces plus douteuses les uns que les autres.
Apprivoiser c'est "apprendre à faire confiance". La précieuse confiance s'acquière après un long travail d'approches respectueuses et d'une communication cohérente. Des oiseaux libres de leurs choix seront bien plus réceptifs et donc plus faciles à apprivoiser. L'oiseau comblé, épanouit et à l'aise sera toujours plus disposé à faire confiance que l'oiseau isolé et anxieux.
Les jeunes oiseaux qui ne transportent pas encore avec eux un vécu plus ou moins difficile seront les plus à même de nouer une amitié avec l'homme et de s'adapter à un nouveau mode de vie, d'oiseau de compagnie en intérieur comme en extérieur.
Les EPP peuvent donc être des compagnons merveilleux. La relation que nous pouvons établir avec l'animal sauvage n'est pas une question de mode d'élevage, juste une question de respect de la nature profonde qui le dicte.
http://www.parole-de-plume.com/pages/mes-artciles/etre-complice-avec-ses-oiseaux.html
